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Gilets jaunes par CGT ANSAMBLE Groupe ELIOR

lundi 19 novembre 2018

CGT ANSAMBLE Groupe ELIOR

Incontestablement, les gilets jaunes ont droit de la part des médias, et, singulièrement, des médias les plus conservateurs, à un traitement de faveur qu’attendent en vain depuis des années les mouvements sociaux qui sont au contraire la cible des éditocrates de tout poil. Ça doit vouloir dire quelque chose.

« Un mouvement citoyen, un mouvement spontané, la révolte, le ras-le-bol des petites gens qui n’en peuvent plus, de la France d’en bas contre les élites, de la France qui se lève tôt etc »… Ces dernières semaines, les gilets jaunes ont eu droit de la part des médias, et, singulièrement, des médias les plus conservateurs, à un traitement de faveur qu’attendent en vain depuis des années les mouvements sociaux qui sont au contraire la cible des éditocrates de tout poil. Quelle indignation au printemps dernier contre les grévistes de la SNCF, ces privilégiés qui prenaient la France en otage ; contre les zadistes de NDDL, des bobos qui occupaient indûment l’espace public ; contre les défenseurs des migrants, ces inconscients, tous plus ou moins islamo-gauchistes, qui ne respectent pas la loi.

Oui mais, les gilets jaunes, ce n’est pas pareil, et d’ailleurs, en plus du soutien de quasiment tous les partis politiques, ils bénéficient de la bienveillance affichée de la police qui peut ainsi réserver sa force, ses coups, ses lacrymos et ses flash ball contre les jeunes de banlieue, contre les migrants, contre les militants de Bure (qui s’en ramassent plein la figure depuis plusieurs mois) et contre tous les autres dont les luttes portent des remises en cause autrement plus significatives que le prix du carburant.

Alors, un « mouvement apolitique, spontané » ? Outre qu’ils sont quand même bien encadrés par des politiciens pas des plus recommandables, outre le fait également que les médias n’ont pas cru nécessaire de se livrer à la moindre enquête un peu sérieuse, la moindre investigation sur les initiateurs du mouvement, les gilets jaunes sont d’abord l’expression d’une démarche politique qui fait semblant de ne pas se reconnaître comme telle et qui n’ose pas dire son nom : remettre en cause l’augmentation des taxes sur les carburants mais ne rien avoir à dire sur le chômage, sur le logement, sur la santé, sur la précarité, sur les sans-papiers, sur les violences policières, sur l’état d’urgence devenu permanent, sur les fondements d’un système économique et social générateur de pauvreté et de discrimination, ce n’est ni une révolte ni une révolution mais l’expression d’un mouvement finalement très conservateur, localement aux relents factieux, sans rapport avec la justice sociale. Le degré zéro de l’action politique.

Un pays qui ne trouve matière à s’indigner que dans les taxes sur le gazole est mûr pour toutes les dictatures.

Les différents médias annoncent quelques 244.000 "Gilets jaunes" dans toutes la France, ce serait même une grande réussite selon eux.

Lorsque des manifestations intersyndicales se déroulent en France pour le pouvoir d’achat, les emplois, les retraites, les salaires, contre la politique libérale et réunissent plus de 300 000 personnes les médias parlent d’échec !

Les combats sont nombreux et le prix du carburant n’est malheureusement pas la seule cause à défendre. 

Un mouvement çà ne s’improvise pas çà s’organise. 

Oui çà s’organise, alors les patrons de certaines entreprises de transport ont mis les camions de leur boite à disposition des Gilets jaune "grévistes" On y a également vu des tracteurs, certainement des nostalgiques des Bonnets rouge, bref un grand méli-mélo !

A t’on déjà vu des patrons mettre les outils de l’entreprise à disposition des grévistes lorsqu’ils revendiquent sur des augmentations de salaires, sur la retraite, sur le pouvoir d’achat, sur de meilleures conditions de travail etc etc ? 
Un artisan disait dans les médias qu’il avait trop de taxes ! Il ajoutait "On ne lâchera rien !" Derrière lui des salariés qui applaudissaient. Bref le monde à l’envers et des salariés instrumentalisés.

Ou étaient les gilets jaune lorsque les organisations syndicales manifestaient pour les retraites, le pouvoir d’achat, les réformes du code du travail qui sont des attaques en règle contre les salariés ? 

Que les gilets jaune manifestent, ils en ont le droit, mais la lutte dans le pays ne peut se résumer à celle du prix du diésel !

Ironie de l’histoire, les plus sévères avec les « bonnets rouges », en 2013, s’avèrent aujourd’hui les plus engagés dans la bataille. Le PS, à qui l’on doit pourtant la fameuse « écotaxe » qui avait mis le feu aux poudres en 2013, a adopté, début novembre, à l’unanimité, une résolution pour « soutenir les Français qui défendent leur pouvoir d’achat » ce 17 novembre.

Les “bonnets rouges”, les “gilets jaunes”, ce ne sont pas nos combats traditionnels.
« Il est impossible d’imaginer la CGT défiler à côté du Front national, la CGT ne peut pas s’associer », expliquait, à juste titre, vendredi matin, sur France Inter, Philippe MARTINEZ, le secrétaire général du syndicat. 

Le 4 novembre 2018, la députée Clémentine AUTAIN se justifiait sur Facebook : 

« Je ne serai pas le 17 dans les blocages parce que je ne me vois pas défiler à l’appel de Minute et avec Marine Le Pen, et que je sais combien notre enjeu est celui d’une réelle transformation, d’un changement de modèle de développement incluant la transition énergétique, l’égalité entre les personnes et les territoires. »